Test écrit par Murazame
L'arrivée de SNK sur Saturn avait nourrit beaucoup d'espoir, la puissance de la console de SEGA laissant espérer des adaptations enfin (quasi) parfaites des jeux NEO-GEO qui nous faisaient tant saliver nous autres, pauvres possesseurs de Megadrive. Avec le recul
pourtant, si la qualité des portages fut de mise, une certaine frustration demeure de ne pas avoir pu goûter, exception faite de Metal Slug, à autre chose que de la baston. Point de shoot'em up ou de football arcade 2D made in SNK, autrement dit point de Last Resort ou de Super Sidekicks !
Par chance, les amoureux du ballon rond, et plat, virent assez tôt la lumière grâce à Taito et son Hat Trick Hero S, dernière mouture en date d'une série de jeux de football disponible en arcade et sur super famicom.
Pourvu de quatre modes de jeu tout ce qu'il y a de plus classique (arcade, exhibition, world league et penalty kick), le titre de Taito tenta de se démarquer avec l'instauration d'un super play, soit la possibilité d'effectuer des supers gestes monnayant quelque points d'unités. On a ainsi le super dash ou le super sliding contre un point, la super feint contre deux et, contre quatre et six points, respectivement les super et hyper shoots qui, tous deux mis en valeur par une animation “Captain Tsubasa-iesque”, font valser le gardien et signent systématiquement un but. Ils ne sont pas l'apanage du ace striker que l'on choisit en début de partie, leur sélection s'effectue en appuyant sur C lors d'un arrêt de jeu (corner, touche, etc.) et très honnêtement, seul le super shoot s'avère vraiment utile. D'ailleurs on cherche encore ce qu'apporte le hyper comparé à ce premier...
Un système de points qui a le mérite en tout cas d'ajouter un zeste de stratégie, puisqu'une victoire ne gonfle que d'un point le stock initial d'unités, qui est de deux (douze en exhibition). En revanche, l'intégration de ces actions est pour le moins étrange, puisqu'elles ne sont pas assignées à un bouton et se lancent automatiquement lorsque les conditions sont réunies, brisant un peu l'euphorie provoquée à leur déclenchement...
Tout (bon) jeu arcade qu'il soit, Hat Trick Hero S ne saurait cependant justifier certaines fautes. Passe encore les quelques ralentissements parfois gênants. L'arbitrage arbitraire qui distribue soudainement des biscottes, après avoir fermé les yeux sur un bon paquet de high kicks et de low punches, laisse perplexe, voir même est contradictoire avec l'esprit sauvage du jeu. Autre irrégularité, le changement de joueur : intempestif et exclusivement automatique lui aussi, il pose de sérieux problèmes en défense ou plus généralement quand on veut récupérer un ballon perdu. Une défaillance qui lui aurait valu un carton rouge, le CPU étant plutôt du genre hargneux, en particulier sur les relances de notre gardien de but, s'il n'était pas contre-balancé par un système d'enchaînement de passes longues (maintenir C et presser chaque fois sur la direction voulue), pour le moins performant, et qui donne par là même l'illusion, réussie, de pouvoir jouer collectif. Enfin, l'orientation du ballon étant strictement limitée à zéro ou à 45 degrés, il faut obligatoirement s'excentrer pour cadrer un tir en diagonale, où l'on découvre au passage d'ailleurs, sur les frappes effectuées aux environs du coin des six mètres, une certaine facilité à clouer sur place le gardien.
Un peu rigide donc, mais bien fun malgré tout, coloré et animé dans l'esprit arcade des belles années, cocasse aussi, le jeu étant ponctué de happenings, pardon, happnings, comme l'irruption sur le terrain d'un chat ou d'une fille blonde se dévêtant, Hat Trick Hero S offre comme dernier petit plus, un sympathique mode arcade justement qui devrait plaîre aux égos, vu qu'il donne droit de “customiser” son équipe tous les deux matchs (couleur, nom de la team puis du ace striker). Il est jouable à quatre comme nombre de ses confrères et, à moins d'être réticent au tout 2D, on ne trouve pas vraiment mieux sur Saturn, dans le genre arcade sans concession.
GOOD : 7/10 -> 79%
TECHNICAL :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
(STORY) :