Test écrit par Murazame
Développé pour le compte de Bandaï, Next King Koï no Sen'nen Ôkoku est à la fois une simulation de drague, un board game et un rpg et, hormis les quelques illustrations ornant la boîte des 2 versions du jeu, Urushihara Satoshi (Langrisser, etc) n'en est pas le chara designer!
Vivement lundi!
Dans un an, jour pour jour, le roi Henry du royaume d'Herb Land va tirer sa révérence; il lui faut donc un successeur. Bazile, Macward, Rindel et Oregano sont les 4 princes en lice pour lui succéder, mais le roi ne compte évidemment pas céder son trône à n'importe quel joli minois. Il lance donc un concours étalé sur une année complète, afin de déterminer qui est le véritable Don Juan, méritant la couronne. Les 4 jeunes hommes vont ainsi devoir faire leurs preuves pour espérer être l'élu, aussi bien de la monarchie que du coeur du plus grand nombre de filles, afin de s'assurer la main d'au moins l'une d'entre elles, à la cérémonie finale.
Après avoir encaissé les insupportables paroles de la chanson du générique d'introduction, visionné (ou non) la présentation des jouvencelles puis choisi (et renommé) votre physique parmi les 4 princes sus-cités, direction la ville, qui se présente comme un classique plateau découpé en cases, où l'on se déplace à tour de rôle, en lançant une paire de dés. Lundi, mardi et mercredi sont réservés aux visites de courtoisie chez les demoiselles, courte échéance pendant laquelle il faudra parfaire sa réputation, sans oublier de se trouver une compagne pour vivre en duo l'aventure; laquelle commence jeudi pour se terminer le dimanche (la destination étant déterminée par le roi chaque début/fin de semaine).
Elles sont 12 et représentent non pas les signes zodiacaux mais une qualité, ou un talent:
Camomille Artichoke (le savoir), Caraway Goldenlod (la justice), Coriander Watercress (le sens artistique), Anise Dandelion (l'élégance), Dill Purslane (le leadership), Fennel Nasturtium (la morale), Miyeline Flax (le courage), Saffron Gipsyword (la chance), Chicory Wormwood (l'investigation), Rosemary Catnip (la sociabilité) et enfin Gibger Beebalm (le sens des affaires).
Des noms tirés des fleurs, pour ceux qui se posent des questions. Anecdote “amusante”, la disposition de leur maison n'est pas innocente. Les citadines occupant les fonctions les moins nobles se trouvent en bas, et la bourgeoisie en haut, aux portes du château!
En s'invitant chez elles, plusieurs possibilités: subir un entraînement, ou bien leur parler et offrir (ou non) un présent ou/et leur donner rendez-vous pour jeudi.
La séance de training auprès du gardien de la maison, la plupart du temps un parent ou un valet, consiste aussi à jouer aux dés pour augmenter (ou baisser si vous vous risquez à un lancer en niveau “infernal“!) l'aptitude associée à la fille en question. Vous pouvez faire autant de cadeaux que vous avez d'items en possession (c'est à dire une dizaine maximum), lesquels s'obtiennent en ouvrant les coffres dans la partie aventure. Simple en théorie, un tantinet épineux dans les faits car les objets sont au coeur du gameplay.
Dans le lot, on retrouve bien entendu l'indispensable panoplie chère au rpg, dans une version simplifiée et à vrai dire pas très académique, l'équipement étant géré automatiquement. Ainsi, la première épée dégotée (ou armure, ou parchemin; soit le trio formant votre arsenal) sera celle dont vous serez munie. De plus, si vous conservez toujours un ou plusieurs dés en rab, en prévision d'éventuels coups durs (et en réalité maintes fois indispensables), le manque de place va vite devenir source de nombreux choix cornéliens, quand on sait que tous les objets n'ont pas la même propension à plaire à vos citadines préférées, qui ont naturellement des goûts et des violons d'Ingres différents.
Autrement dit, il ne faut pas hésiter à en faire, mais une fille croulant sous les cadeaux faits à l'emporte pièce n'en pincera pas pour autant pour votre petite personne!
Veux-tu m'épouser?
Un rendez-vous en poche, les 4 couples embarquent donc pour le terrain de jeu assigné par le roi. Cimetière, forêt, bateau pirate, temple, etc; il y a une dizaine d'environnements plutôt jolis et finement dessinés, où l'on s'y rendra 4 ou 5 fois chacun tout au long de l'année, en plus des tournois saisonniers avec récompense à la clé.
Difficile de ne pas y voir principalement un rpg, avec ses combats semi-aléatoires et ses coffres renfermant trésors ou pièges. D'un jeu de plateau, il n'en a que les apparences car point de bonus ou de pénalité sur le damier, seulement des coffres et des monstres jaillissant ci et là. Agressifs, ces derniers ne failliront pas à leur rôle d'empêcheurs de tourner en rond mais on peut, si on le veut, les ignorer quand nos chemins se croisent. Une décision pas très sage cependant, car cela oblige le joueur à s'arrêter sur la même case que la créature rencontrée qui, quand vient son tour ensuite, nous attaque sans vergogne de toutes façons, subtilisant au passage l'initiative (celle-ci étant accordée à l'agresseur).
Les combats, toujours avec une paire de dés, sont vite pliés, joueur comme CPU n'agissant qu'une fois. Enfin, 2 pour le joueur puisque la fille à vos côtés griffe tape aussi... du moins parfois, plus ou moins fort... selon son humeur, sa personnalité ou son niveau d'affection envers vous!
Une bataille perdue n'est pas synonyne de game over mais vous renvoie plusieurs cases en arrière, tout en écorchant votre image auprès de la conjointe du moment ! Invisibles, les XP sont pourtant bel et bien présents mais le level up n'affecte pas les HP, bloqués à 15 pour nos 4 mousquetaires; raison pour laquelle il est vivement recommandé d'avoir des dés en stock (pour avancer plus vite ou cogner plus fort), avec le bon timing, ainsi qu'un bon équipement.
En passant, l'absence de gros effets spéciaux magiques ne les rend pas aussi éclatants que ceux d'Albert Odyssey Gaiden, au hasard, mais niveau sprites et animations, ils n'ont rien à lui envier.
Chaque niveau contient une historiette liée à une ou plusieurs filles, se dévoilant progressivement et débouchant souvent sur un boss. Il n'est pas nécessaire de les résoudre, ni même de faire la peau aux seconds mais de toute évidence, cela vous fermera bien des portes coeurs!
J'peux pas, j'ai piscine... .
En se débrouillant bien, et en n'étant pas trop malchanceux aux dés, il n'est pas très difficile de devenir le chouchou du plus grand nombre de ces beautés, dans une seule et même partie, malgré la concurrence des 3 autres gaillards. Néanmoins, il existe pour chacune d'elle une condition à satisfaire à tout prix, pour espérer goûter aux joies du mariage, sachant toutefois qu'agir pour le compte de l'une peut parfois avoir une incidence négative et irréversible sur une autre; comme par exemple vaincre un boss en compagnie de l'une ou refiler un objet rare et unique à l'autre. Sans surprise, ces exigences forment le gros des quêtes et de la narration.
Besoin d'aide? Le guide book existe, pour quiconque ne pouvant plus se permettre de tourner en rond ou ayant toujours soif de plus d'immersion. Très utile (heureusement!), surtout pour la liste des bibelots et le degré d'intéressement que leur porte chaque nana, ainsi que la divulgation des clauses de mariage. Sinon, pour les infortunés qui ne pourront mettre la main dessus, il reste les services proposés in game.
Gibger Beebalm vous reprend et expertise n'importe quel objet en échange d'un nombre de dés conséquent. Rosemary Catnip donne conseil pour les cadeaux. Saffron Gipsywor peut vous faire profiter de ses dons de voyance, vous laissant entrevoir le temps d'un battement de cils, le choix provisoire fait par les filles.
Des votes temporaires qui sont autrement relayés régulièrement via un communiqué officiel; dispensable mais toujours flatteur quand on a les faveurs d'une majorité, quitte à ne pas savoir lesquelles! Pour le reste, divers écrans de menu sont à votre disposition, pour que vous puissiez garder un oeil sur la situation: le statut des filles et des princes, les objets en leur possession, un vague aperçu du niveau d'affection de chacune pour chacun, et même un calendrier afin de ne pas passer à côté des fêtes importantes (les anniversaires, la Saint Valentin et Noël seront autant d'occasions de frapper un grand coup!).
Entièrement doublé comme tout bon jeu nippon 32 bits qui se respecte, doté d'une trame de fond rocambolesque saupoudrée de scénarios secondaires plus dramatiques (mais pas trop non plus, hein!), d'un cheptel casting d'excellente facture qui ne souffre d'aucun doublon, chaque nymphette ayant un caractère bien distinct de sa voisine, Next King Koï no Sen'nen Ôkoku offre en plus l'avantage du jeu de plateau: pouvoir se disputer les filles entre potes (dans un mode similaire mais écourté à 1, 2 ou 3 mois seulement).
Déjà très bon “en solo” donc, ce qui n'est pas bien étonnant quand on sait que c'est Masuda Shoji qui est à l'écriture (Linda 3 Again, Tengaï Makyô II: Manjimaru, etc), il devient plus amusant et gagne davantage de replay value à 4 joueurs humains, le CPU n'étant pas un rival fort doué. Contrairement aux jeux de drague habituels, c'est en effet la présence de concurrents qui lui donne tout son piquant et son originalité. C'est d'autant plus vrai qu'il est possible d'attaquer un prince contendant, le vainqueur obtenant le droit de dépouiller la sacoche du perdant d'un item de son choix.
Certains seront sans doute un brin réfractaires à ce cocktail bien japonais de genres de jeu et d'univers graphiques (représentés au travers de chacune des filles) pas très homogènes, mais Next King Koï no Sen'nen Ôkoku n'en reste pas moins un curieux mélange qui fonctionne drôlement bien, bénéficiant qui plus est d'une belle réalisation 2D, très agréable; seules les musiques, pas mauvaises mais trop légères pour assurer l'ambiance, étant un peu en retrait.
Quant au mini CD livré avec la version spéciale, c'est juste des dialogues rigolos amorçant une nouvelle histoire; une sorte de préambule à un hypothétique Next King Koï no Sen'nen Ôkoku 2, évoqué à la fin des 20 petites minutes, plus comme un souhait (qui ne se concrétisera malheureusement pas) qu'une véritable annonce.
(ANIMATION) :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
STORY :