Test écrit par Murazame
Débutée sur Super Famicom, la série des Shutokô Battle (Shuto Bato pour les intimes; Tokyo Highway Challenge en Europe) s'inspire des courses illicitees qu'organisaient des gangs il y a quelques dizaines d'années, et vous met donc aux commandes de grosses cylindrées japonaises sur les célèbres autoroutes de Tokyo. Pour cette version Saturn, on retrouve les deux célébrités du monde automobile qui se prêtent au jeu depuis le premier volet: la super star du drift Tsuchiya Keiichi, alias monsieur Drift King (d'où le sous titre du jeu!) et Bandô Masaaki, un ancien champion de courses diverses au Japon, reconvertit dans la critique (acerbe) sportive et la R&D de pièces détachées.
Il faudra par contre attendre les épisodes ultérieurs afin que Genki obtienne les licences et puisse afficher les marques de voiture.
La bande à Bandô
Shutokô Battle'97 est avant tout voué à plaire aux amoureux de belles mécaniques car les réglages ici sont plus pointus que ce que l'on trouve habituellement sur Saturn. Suspensions, pneus, moteur, électronique ... il va falloir tremper les mains dans le cambouis après avoir fait ses emplettes chez Bandô, en dépensant les points durement acquis au volant. Pour les néophytes dans le domaine, il est toujours possible de s'en remettre à tonton Bandô, qui se chargera à votre place d'équiper la voiture selon votre priorité (vitesse, accélération ou l'équilibre entre les deux). Certes, cela ne règle pas le souci du choix, mais l'effort va être nécessaire pour espérer vaincre le maître.
Et puis si les changements liés aux settings sont subtils au début, un équipement au maximum saura vous convaincre aussi bien au niveau des sensations (bruit de moteur différents surtout) que des performances car les voitures de base saturant à 180km vont pouvoir atteindre avec allégresse les 300km/h.
Seule ombre au tableau, les parts achetées ne sont valables que pour la voiture en cours d'utilisation. Pire encore, si vous avez le malheur de changer d'auto, toutes ces pièces (équipées ou non) seront perdues, quand bien même vous décidiez de revenir à votre choix initial de voiture.
Il est dommage aussi que les modes practice et versus atténuent quelque peu l'intérêt du scenario mode où les 12 voitures qui se débloquent progressivement dans ce dernier, sont toutes accessibles ici, tout comme les pièces détachées. toutes en votre possession.
Drift Thrill
Avant d'avoir l'honneur de se frotter à la vedette internationale, il va falloir le mériter et se défaire des 6 rivaux qui vont vous défier un par un sur les 2 seuls circuits disponibles (le troizième n'étant en fait que le premier mais parcouru en sens inverse), sur lesquels on va slalomer au beau milieu de la circulation tokyoïte ; un peu idiote au passage, car il n'est pas rare qu'un bus ou un camion changent brutalement de voie devant votre nez!
Le jeu se veut réaliste avec une impression de vitesse qui ne décoiffera pas votre brushing matinal, occasionnant du coup un petit manque de fun à la longue, mais les choses s'améliorent grandement une fois votre bolide bien aménagé.
Aussi, bien que le jeu incite aux dérapages en distribuant des points supplémentaires, et contrairement à la très bonne vidéo d'introduction, la conduite n'est globalement pas assez dynamique, notamment au niveau du freinage et des accélérations, pour qu'on se force à en effectuer plus que de raison.
Pour le reste cependant, il va être difficile de ne pas se répéter mais la qualité moyenne de l'ensemble (graphisme honnête, sons un peu faiblards et musiques d'ascenseur, quelques bogues, clipping, etc) n'efface pas le plaisir ressenti sur les autoroutes de Tokyo, “fidèlement” reproduites. Soutenu par une animation solide, les phares qui s'allument au freinage, la réverbération dans les tunnels ou le cycle jour(/crépuscule)/nuit sont autant de petits détails bienvenus qui aident à l'immersion, et qui n'étaient pas forcément la norme à l'époque, souvenons-nous.
Si les gros hits du genre sur Saturn se comptent effectivement sur les doigts d'une seule main, les bons jeux se font eux un peu plus nombreux. L'importance du tuning dans Shutokô Battle'97 le destine avant tout aux connaisseurs, mais le trip qu'il propose l'impose comme une des meilleures alternatives aux classiques de la 32bits de SEGA, que vous avez sans doute déjà retournés dans tous les sens depuis longtemps.
ANIMATION :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
(STORY) :