Test écrit par Murazame
Vieux jeu arcade des années 80 du bien vénérable Taito (Layer Section, Darius, Puzzle Bubble, etc.), par la suite adapté sur divers supports, Elevator Action était un jeu d'action-shooting où, afin de renverser une organisation terroriste, on enfilait le costume d'un espion qui avait pour mission de dérober ses documents secrets, symbolisés par des portes rouges. Infiltré par le toit, l'originalité était les ascenseurs qu'on empruntait pour rejoindre le sous-sol et s'évader.
Après plus d'une décennie, Elevator Action² Returns lui succéda, d'abord en arcade, puis sur Saturn.
Crush the ordure and create a new society
Le principe n'a que peu évolué et consiste donc toujours à se frayer un chemin vers la sortie en s'aidant des ascenseurs, d'entrer dans les portes rouges pour récupérer les-dits fichiers (data), les bleues pour des items de soins ou de points, et d'éliminer les hommes de main jaillissant (à l'infini) des autres. La progression n'est plus seulement verticale et les grands rendez-vous de fin de stages manquent toujours à l'appel, exceptés les deux premiers qui se terminent par une vague d'ennemis, style mini horde mode, un peu plus résistants, et le cerveau de la firme qui saura vous accueillir chaleureusement dans son beau costard couleur carmin.
Cette fois, deux joueurs peuvent prendre part simultanément à l'action, le jeu offrant d'ailleurs le choix parmi trois agents spéciaux aux profiles (power, speed et gun) bien distincts. Le genre ayant beaucoup progressé entre temps sur arcade comme sur consoles, le gameplay est bien sûr beaucoup plus remuant que le tout premier Elevator Action, bien qu'il n'a pratiquement pas changé et repose toujours sur deux boutons, un pour le tir (ou coup de crosse si un ennemi est à proximité), l'autre pour le saut (ou idem, coup de pied sauté), s'enrichissant tout juste d'un lancer de bombe en combinant les deux ; grenade classique pour le svelte Kart Bradfield, incendiaire pour Edie Burret la jolie nana et à fragmentation pour Jad the Taff, l'armoire à glace.
L'arsenal se résume principalement au flingue et ses munitions illimitées, mais on peut dégoter des mitraillettes ou des lance-roquettes, sans lesquels le jeu ne serait évidemment pas complet.
Ascenseurs'emotions'hell
Si la formule de base est déjà fort amusante, Elevator Action² Returns se caractérise aussi par une bonne dose de violence et une réalisation technique certes un peu datée (en tout cas en-dessous de ce dont la Saturn est capable et même des standards de 1995, date de sa sortie dans les salles), mais servie par une multitude de petits détails graphiques et contextuels qui le rend extrêmement jouissif. On tire sur les barils qui roulent puis explosent au contact des ennemis, lesquels brûlent puis crament à leur tour leur(s) voisin(s), les caméras de surveillance et les néons se cassent et se brisent (on peut maintenant tirer en diagonale vers le haut), l'éclairage s'éteint avant d'être rétabli, les douilles s'éjectent et les balles forment un petit nuage de fumée au contact des murs, ou laissent échapper une gerbe de sang vermeille lorsqu'elles touchent.
Le jeu est très vivant, même si la plus grande satisfaction de ce second volet réside sans doute dans l'excellente bande son, que ce soit les musiques qui évoluent au gré des petits scripts segmentant les stages, ou l'échantillonnage varié de sons : bruits de pas, d'ambiance, éclats de verre, de ferraille, explosions, feu, cris d'agonie, etc.. Ce n'est pas Metal Slug mais l'action peut ainsi déboucher parfois sur des petits carnages visuels et sonores, procurant un plaisir d'autant plus intense et sadique que les ennemis sont exposés aux mêmes dangers que le joueur, comme faire une chute mortelle ou mourir écraser sous un ascenseur.
Quoi donc lui reprocher ? Quelques ralentissements qui font tout de même un peu tache pour une 2D de cet acabit, agréable et précise mais néanmoins dépourvue d'effets spéciaux impressionnants. Cela étant dit, les sprites se meuvent avec force détails, si bien d'ailleurs que cette animation semble être la cause d'un léger manque de réactivité dans les commandes, pénalisante surtout dès lors qu'il s'agit d'effectuer un saut en urgence, comme esquiver un tir au ras du sol par exemple. Alors, Elevator Action² Returns ne compte certes que six missions au total, le challenge se corsant toutefois beaucoup dans le dernier tiers (avec un final juste infernal, en plus de se terminer sur un compte à rebours), mais nous rappelle la définition même du jeu arcade : un concept simple au service d'un bon défouloir, de préférence à plusieurs.
Une place au chaud à côté de son exemplaire de Metal Slug qu'il n'aura certainnement pas volée, d'autant plus que cette version Saturn a l'avantage de n'être pas moins qu'une compilation déguisée, le tout premier Elevator Action étant accessible de façon permanente (si on conserve une sauvegarde, cela va de soi) une fois le jeu bouclé.
EXCELLENT : 9/10 -> 91%
TECHNICAL :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
(STORY) :