Test écrit par Murazame
Il n'est pas surprenant de constater que les scènes de batailles épiques du cultissime Dragon Force de SEGA ait fait des émules. Avant l'excellent Söldnerschild, voici donc Wara² Wars Gekitô! Daigundan Battle (Warawara Wars), qui propose lui aussi des écrans grouillant (warawara en japonais) de petits sprites s'affrontant en temps réel.
A la différence du titre de SEGA néanmoins, Wara² Wars est un pur jeu de simulation, sans le côté rpg de son modèle. L'histoire de civilisation élue n'est ici qu'un prétexte à une guerre anachronique de civilisations justement, laissant le choix au joueur de prendre la tête de l'une des 10 puissances en lice : Knight (pour l'Europe), Grey (les E.T. pour les USA!), Ninja (Japon), Kangourou (Océanie), etc (des concepteurs visiblement en manque d'imagination!).
Défense, vitalité et vitesse sont les 3 seuls critères qui les différencient, étant donné que le jeu n'adopte ni un système de classes similaire à celui de Dragon Force, ni le principe du pierre-feuille-ciseaux, mais quelque chose de beaucoup plus basique fondé sur la force, avec des unités, dans l'ordre croissant de puissance, nommées C, B et A. Autant dire que la victoire est assurée à l'armée ayant le plus de A dans ses troupes (les seuls pouvant sortir une attaque magique quand la jauge de MP est pleine), les B étant déjà bien moins efficaces et la puissance d'attaque des C complètement dérisoire, quelque soit leur nombre.
Pour cela, on doit au préalable faire monter le grade des soldats de C à B, puis de B à A moyennant quelques pièces sonnantes et trébuchantes, sans oublier le versement de leur salaire (ne rêvez pas, le prélèvement est automatique!).
L'argent c'est le nerf de la guerre et Wara² Wars n'échappe pas à la règle. C'est d'ailleurs ici que réside la principale difficulté du jeu puisque les entrées d'argent se font en conquérant les régions d'un pays (/continent), auxquelles on va faire payer un impôt exprimé en un pourcentage symbolique et modulable à volonté de 0 à 20. Régions montagneuses, urbaines ou bien désertiques, elles rapportent d'autant plus qu'elles sont habitées. Ça se complique d'avantage quand on sait que l'embrigadement implique inéluctablement une baisse de la population ; qui se régénère reproduit fort heureusement.
Prendre possession d'un maximum de régions est donc primordial, mais il va falloir ensuite savoir les conserver et donc les protéger. Les ressources n'étant pas extensibles à l'infini, le déplacement (3 mouvements autorisés par round) et la répartition de son armée vont prendre une place importante dans la stratégie à prendre face à un CPU oppressant, d'autant qu'il est rare d'avoir plus de 2 ou 3 grosses escouades à la fois.
Notons enfin qu'on s'approprie la classe d'un continent gagné (il devient donc possible d'engager des kangourous une fois l'océanie conquise, et ainsi de suite) et qu'on choisit la prochaine destination (à la seule condition qu'elle soit accessible géographiquement parlant) en gardant l'intégralité de son armada.
Gare donc à une insuffisance pécunière pendant les premiers jours, sous peine de perdre tous les hommes impayés, car on ne perçoit l'argent des impôts que du territoire en cours d'invasion!
Simulation volontairement ultra simplifiée, il y a tout de même quelques manquements et défauts qu'il va être difficile d'ignorer.
Tout d'abord, on aurait bien voulu un aperçu de l'état des finances du CPU, qui semble toujours avoir les poches pleines quelque soit sa situation, même s'il n'y a pas d'abus à proprement parler. Secundo, il ne sert à rien de descendre le tribut en-dessous de 20 dans la mesure où les révoltes populaires ne surviennent au hasard que d'une région acquise laissée vacante, et non à cause d'une taxation trop lourde.
Ensuite, il est bien beau de donner accès à plusieurs types d'unités au fil des conquêtes, mais comme il n'est pas permis de déplacer des armées mixtes, l'enthousiasme retombe à plat aussitôt.
Et puis, enfin, vient la grosse énigme du jeu, à savoir les cartes qui permettent, paraît-il, de lancer des invocations, des magies ou de modifier la formation de ses troupes. Après avoir retourné le manuel dans tous les sens (où ils en font pourtant la liste), appuyer sur tous les boutons pendant les batailles (où la fonction pour s'en servir existe bel et bien), chercher en vain dans l'unique menu de la map monde et mis ce dernier entier à genoux, il fut impossible d'en dénicher pas même une seule!
De là à soupçonner les développeurs d'avoir oublier de les intégrer dans la version finale du soft... !
En mettant de côté l'hypothèse du produit défectueux, Wara² Wars Gekitô! Daigundan Battle n'en reste pas moins un jeu sympathique, fonctionnel et accrocheur, doté d'une réalisation très dépouillée mais qui a le mérite d'être claire (ça rame un peu lorsque les sprites approchent les 200, mais rien de gênant). Cependant, il aurait davantage gagné en saveur s'il avait été un peu plus approfondi dans ses règles ; et scénarisé aussi car en l'état, il ne donne pas envie de rejouer une partie aux commandes d'une civilisation différente.
(ANIMATION) :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
(STORY) :