Test écrit par Murazame
Il y a fort longtemps au pays de Japoné, dans le petit blède de Monomono, véritable havre de paix, Gen, un jeune apprenti ninja, passait son temps à fricoter avec Yuki, la fille du maire, en compagnie de son animal de compagnie Kemokemo, une espèce ancienne de porcinet à grandes oreilles. Un quotidien modeste mais heureux, quand soudain Yuki chopa une maladie incurable, les condamnant à faire une croix sur leurs plans de mariage, du moins si rien n'était fait.
Après concertation en huit clos des élites du village, on décida donc d'envoyer Gen à la rencontre de Monomono, grand sage érudit qui saura sûrement trouver, pensait-on, un remède à cette malédiction.
L'ennui, c'est qu'il se terre tout au fond de la caverne voisine ; un lieu dangereux, servant de pèlerinage pour les hommes en mal de reconnaissance auprès de la gente féminine.
Aventure (bôken).
Bôken Katsugeki Monomono est donc un dungeon-rpg comme Shining and the Darkness par exemple, avec son village et son donjon uniques, mais avec une grosse étiquette casual, précisons-le. On pénètre dans la grotte, on descend les étages en butant quelques monstres et pillant le moindre coffre à la recherche de butin et surtout d'objets en tout genre, avant de remonter à la surface se refaire une santé et voir naître de temps à autre un petit event venu égayer la quête.
La caverne est divisée en niveaux de plusieurs étages dont la configuration est générée aléatoirement à chaque passage, lesquels se terminent chaque fois par une confrontation avec l'un des gardiens du lieu. Une fois vaincus, Gen obtient d'eux une orbe qui lui permet, lorsqu'il s'en équipe, de reprendre sa progression à partir de la salle du gardien éliminé correspondant, lui épargnant ainsi de fastidieux allers-retours.
Action (katsugeki).
Simple et orienté action, le gameplay de Bôken Katsugeki Monomono n'a rien de folichon mais sort un peu des sentiers battus.
A la manière d'un jeu de baston 2D, les deux protagonistes se font face, se déplacant par petits bonds, usant des poings (bouton A), se protégeant (bouton B ; attention : attaque/défense hautes et basses!), et cherchant désespérément à placer leur spéciale (bouton C), inarrêtable mais esquivable avec un bon timing.
Bon, l'ennui c'est que, ne pouvant passer dans le dos de l'adversaire, il est difficile de ne pas l'encaisser systématiquement quand on se retrouve acculé contre le bord de l'écran, puisque l'esquive ne s'effectue qu'en reculant. Et autant dire qu'à ce petit jeu, le CPU a toujours un petit avantage.
Le menu fretin n'apportant pas de points d'expérience de toutes manières, on aura tendance à vouloir les éviter autant que faire se peut. Les deux seules aptitudes (force et HP) de Gen ne se développent en effet que par le biais d'élixirs introuvables en magasin, ou après avoir terrassé un gardien.
Les coffres restent donc le seul réel intéret de flâner dans les sous-sols à la recherche de ces fameux items qui vont faire office d'armes de fortune.
Collection (monomono).
On en dénombre 200 sortes au total, plus ou moins rares, puissants et... maniables ; ce dernier critère (noté en étoiles) indique en fait la rapidité avec laquelle la jauge de kiaï (la barre rouge) se remplit afin de pouvoir placer l'attaque spéciale qui diffère pour chaque objet, donnant lieu d'ailleurs à des animations souvent rigolotes. Pour le moins hétéroclite, la grotte est en effet un véritable supermarché où on trouve de tout, du ballon de football (ustensile cher au Kevin de votre quartier!) à la dark sword (autre ustensile cher à, euh... au Kevin de votre quartier?), en passant par des trucs aussi insolites que du rouge à lèvres, une combinaison de sumo ou un micro de karaoké!
Parfois disponibles en magasin, une partie d'entre eux sont transformables gratuitement (le vynil en CD par exemple), chez le savant fou qui a découvert l'électricité (!). Le truc frustrant dans cette histoire pleine d'anachronismes par contre, en particulier pour les collectionneurs, c'est que rare sont les objets à être immunisé contre l'obsolescence. Ils se dégradent et cassent donc plus ou moins vite (le deuxième chiffre en bas à droite, dans l'écran de sélection), obligeant ainsi le joueur à explorer un minimum la caverne s'il ne veut pas se retrouver dépouillé face aux gardiens.
On dit souvent que les apparences sont trompeuses. Sous ses airs de petit jeu sans prétention, Bôken Katsugeki Monomono reste néanmoins... un petit jeu sans prétention, plus près d'un comte pour enfant qu'un gros bouquin d'heroïc fantasy. Mignon et bercé par une poignée de mélodies (m')évoquant même un peu l'ambiance du Jipang de Tengaï Makyô, il est surtout bien trop désuet et inconsistant, quand bien même on ambitionnerait la complétion.
Si vous êtes en manque de rpg abordable, c'est donc la bonne pioche, mais attendez-vous à rester sur votre faim, à la fin.
ANIMATION :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
STORY :