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French Review

Hissatsu! Review for Sega Saturn


Test écrit par Murazame


Lancé en 1972, Hissatsu! est un jidai-geki nippon composé de plusieurs versions (Hissatsu! Shikakenin, Hissatsu! Shiokinin, etc.), où des hommes de l'ombre louaient leur service aux gens victimes de criminels de diverses natures. Teinté d'humour noir, l'une de ses particularités était la manière quelque peu théâtrale qu'avaient ces justiciers d'assassiner leurs cibles selon leurs talents (sabre, corde de shamisen, etc.). Bizarrement, le jeu vidéo ne profita pas vraiment de ce succès populaire, puisqu'on ne recense qu'un seul jeu d'aventure produit par Banpresto sur famicom (Hissatsu! Shigotonin, 1990). Après l'arrêt de sa diffusion en 1992, c'est à l'occasion d'une nouvelle adaptation au cinéma, le film Hissatsu! Mondo Shisu en 1996, que la SEGA Saturn aura l'insigne honneur (?) d'accueillir la seconde et dernière tentative de la série sur consoles, avec un jeu sobrement intitulé Hissatsu!.

La grande invasion barbare

L'histoire, assez glauque, met en scène 4 personnages emblématiques du drama, que des disparitions mystérieuses de jeunes femmes vont amener à démanteler un trafic d'organes impliquant ceux qu'on appelait, à l'époque d'Edo, les barbares (les étrangers espagnols et portugais), mais aussi quelques rôjû (personnel gouvernemental) corrompus.
Développé par Bandai Visual, Hissatsu! est dans la même veine qu'un (The) Super Shinobi avec un aspect plateforme cependant beaucoup moins prononcé. Le thème de l'assassinat aurait pu les conduire sur la voie de l'infiltration, ou à tout le moins leur inspirer quelques idées dérivées originales, mais il est vrai que le genre n'était pas encore fermement établi (Metal Gear de 1987 mis à part, what else?). Marchant donc sur les plates-blandes du shinobi de SEGA, on taille ici sans retenue dans le gras de fourbes ninjas et de samourais un peu patauds.
De ce point de vue, si le jeu ne se coupe pas en 4 pour rester cohérent avec l'oeuvre télévisuelle, il ne se sacrifie pas non plus au grand n'importe quoi, se contentant de corbeaux noirs, de chauve-souris bleues et de serpents violets pour meubler un peu son univers qui se refuse même un zeste de folklore local. Des interludes imagés soulignent les quelques dialogues textuels et l'ambiance y est aussi sombre que l'écran du menu est austère et chiche en options.

Destiné au jeu en solitaire, on manie un duo d'assassins que l'on choisit avant chaque mission, la permutation de l'un à l'autre s'effectuant in game via les gâchettes L ou R. Le gameplay ne s'encombre pas de superflu mais nos vengeurs non masqués ont tout le nécessaire sous leur kimono : un coup simple sur le bouton C ou une parade en le maintenant appuyé, le saut avec B, et une attaque puissante (A) qui consomme la jauge bleue située en-dessous des HP. En terme d'usage, c'est d'ailleurs ce coup un peu spécial qui marque véritablement leur différence ou plutôt leur utilité. Pour briser certains murs en pierre, le célèbre Mondo Nakamura et son katana sont tout indiqués, le hadôken (chose qui, bien sûr, n'existe pas dans la série TV !) de Tetsu the Nenbutsu, singeant Ryu de Street Fighter, étant bien trop gourmand en énergie. Yuji peut enfiler plus d'un ennemi à la fois avec sa corde de shamisen, mais on lui préfèrera le très indispensable Hide et ses kanzashi (épingles à cheveux traditionnelles) qui lui permettent d'attaquer à distance.

Les samourais ne savent pas sauter

Le sang gicle (un peu), les lames s'entrechoquent parfois et, rapidement, on arrive à l'endroit d'un premier "boss". Tremblant comme une feuille de cerisier, celui-ci tente veinement de fuir la sentence de mort venue le punir mais, n'opposant aucune résistance, un coup, un seul, suffit pour le tuer. Malgré un perso ayant l'élan et la souplesse d'un rocher, on franchit les lignes ennemies du niveau suivant avec aisance jusqu'à la seconde cible ; précédée cette fois d'un garde du corps, l'élimination des 2 malfrats ne prend toutefois pas plus de quelques secondes. Nous voilà à mi-chemin (le jeu ne comprend que 5 stages !) et on se demande si les concepteurs n'ont pas oublié l'essentiel...

C'est alors que l'intrigue nous conduit à l'intérieur d'une caverne. Là, les chauve-souris remplacent les corbeaux et de gros serpents, tout aussi immobiles que les samourais, montrent le bout de leur langue fourchue. Au fond donc, rien de vraiment nouveau sauf que le jeu introduit enfin un peu de plateforme, ainsi qu'une verticalité qui impose de trouver sa route. C'est autrement plus intéressant que les 2 grands couloirs précédents, mais le fait est qu'il va falloir gérer les pics au sol, les makibishi (petites pointes en fer) déposés par certains ennemis à leur mort (maudits ninjas !) et les hommes de main placés sournoisement ou surgissant en nombre (maudits ninjas, bis !) avec une jouabilité en plomb. Le manque de réactivité des commandes, qui nous semblait jusque là peu incommodant, devient ici un sévère handicap, le saut tout particulièrement, au point de donner des envies de seppuku.
En persévérant, on va découvrir l'existence d'un chemin qui simplifie grandement la traversée, mais les choses ne s'amélioreront pas au cours d'un quatrième niveau, bien plus infernal d'ailleurs que le grand château occidental du dernier, moins sujet lui aux hostilités surprises en plus d'être assez généreux en items de soin (sous forme d'onigiri).
Quant aux confrontations en fin de parcours, pas une n'exigera ni ne montrera d'acrobaties d'aucune sorte, l'unique méthode pour supprimer un "boss" consistant, si possible après l'avoir acculé dans un coin de l'écran, à marteler les boutons A ou C jusqu'à ce que mort s'ensuive... généralement jamais plus de 30 secondes ! Un bon point quand même : si les stages ne contiennent pas de checkpoint, tomber face à un "boss" ne renvoie pas à la case départ mais devant lui.


Avec le titre de Bandai Visual, les joueurs qui aspirent à en prendre plein la gueule, plutôt que plein la vue, auront ici de quoi se mettre à l'épreuve... l'espace d'un après-midi pluvieux seulement, car une simple manipulation permet de restaurer son stock de crédits après chaque game over (maintenez appuyés XYZ). Bien trop discret, fort dépouillé et terne, Hissatsu! fait tout juste figure d'un honnête obscur jeu Mega Drive, où pas un sprite ne dépasse même d'une tête un autre. Amusant pour le seul plaisir d'en venir à bout, les amateurs d'action stylée ou de grand spectacle peuvent donc passer leur chemin, tout comme les fans de la série TV, qui auront bien de la peine à reconnaître leurs acteurs préférés.


AVERAGE : 5/10 -> 51%


TECHNICAL :
Satakore Review Rating - 4 / 10
GAMEPLAY :
Satakore Review Rating - 5 / 10
GRAPHICS :
Satakore Review Rating - 4 / 10
SOUND :
Satakore Review Rating - 6 / 10
STORY :
Satakore Review Rating - 5 / 10


(1 entry)

Game(s):
Hissatsu!
必殺!
T-23402G





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