Test écrit par Murazame
Renommé Aero Fighters en occident pour des problèmes de droit vis-à-vis d'un hérisson bleu bien connu, Sonic Wings est une série de shoot'em up à scrolling vertical développé par Video System. Lancée avec un certain succès dans les salles d'arcade en 1992, elle continua sa carrière sur Neo Geo (Sonic Wings 2 et Sonic Wings 3), avant de s'écraser sans émouvoir grand monde dans l'épaisseur de la brume sur N64 avec un ultime volet en 3D, Sonic Wings Assault. Entre-temps, les consoles rivales de SEGA et sony furent les plateformes choisies pour accueillir Sonic Wings Special, épisode un peu particulier à cheval entre le jeu hommage et la simple compilation annniversaire, qui fera très rapidement le chemin inverse vers les bornes sous le nom de Sonic Wings Limited.
On retrouve donc à quelques variantes près les mêmes lieux (Paris, New York, Grand Canyon, etc.) et les mêmes boss rencontrés jusque là, mais dans des configurations très légèrement différentes. Hormis l'incontournable (depuis Sonic Wings 2) capitale nipponne pour initier le début du combat contre la mystérieuse organisation qui a pris le contrôle des grands centres militaires de la planète, et dont on ne connaît que le nom, Fata Morgana, l'ordre des niveaux est par contre devenu aléatoire et il sera même possible de choisir son itinéraire à deux reprises.
Maxi Best Of, c'est d'ailleurs le principal argument en faveur de Sonic Wings Special : 18 stages, plus de 70 fins pour douze personnages de diverses nationalités, dont deux à débloquer ainsi qu'un second avion pour chacun, puis deux autres encore avec la jolie Kotomi, qui nous vient de Rabio Lepus (Rabbit Punch chez nous et premier jeu du genre de la part de Video System), et l'énigmatique The Man derrière lequel se cache en fait le héros du jeu d'action Spinal Breakers. Au total, ce n'est donc pas 24 comme il est écrit sur le boîtier, mais bien 26 engins différents ! De quoi raviver les bons souvenirs d'une époque où les bonus de end game étaient chose courante...
Sonic Wings R.A.S (de) Special
Côté gameplay, mais ce quatrième épisode ne s'en cache pas, rien de fondamental n'a bougé. Ce qui ne devrait pas surprendre ou décevoir ceux qui ont usé leur stick sur ses aînés, tant la nouveauté n'a jamais été le cheval de bataille de la série. On pilote un vaisseau doté d'un tir unique évolutif dont la puissance, une fois atteint son maximum, régresse avec le temps (mais pas aussi violemment que dans Sonic Wings 2!), et d'une smart bomb originale (explosion, renfort aérien, transformation en robot, lance-flamme, etc.). Les stages sont toujours aussi courts et notre avion un peu lent, mais la difficulté a baissé d'un bon cran pour devenir d'autant plus abordable que le jeu se termine cette fois-ci en un seul tour ; l'équivalent de la deuxième loop, qui change davantage l'ambiance que le niveau de challenge, étant désormais accessible par le biais du second coucou.
Une réticence au changement qui lui aura interdit finalement de dépasser le statut non pas de sous-version de Strikers 1945, ce qui serait bien injuste étant donné qu'elle lui est antérieure, mais de son éternel prototype en moins jouissif et virulent ; l'équipe derrière le premier volet étant celle en effet qui quittera Video System pour monter Psikyo. Sonic Wings Special est donc comme les trois autres, c'est à dire un shoot'em up bien poli qui ne fait pas d'éclat : graphiquement daté, pas très pêchu ni vraiment mou, marquant encore et toujours des temps morts inutiles entre deux vagues soigneusement agencées d'ennemis au design assez monotone. Quelques détails sympathiques tels ces hélicoptères au sol qui décollent dans un petit effet de zoom ou les immeubles destructibles dans Tokyo, sans même parler des boss souvent imposants, ne sont néanmoins pas suffisants pour faire oublier qu'il perd ici une partie du feeling arcade des précédents opus, notamment dans l'animation et surtout le son énervé et crachotant des grosses explosions.
Un Sonic Wings ordinaire en somme, qui conserve les modestes qualités comme les petits défauts de la série avec chaque fois toujours moins de témérité pour ne serait-ce qu'un soupçon de renouvellement mais, pour celui-ci donc, l'exhaustivité du contenu en plus.
GOOD : 7/10 -> 72%
TECHNICAL :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
BACKGROUND :