Test écrit par Murazame
Je ne vais pas vous refaire l'historique des nombreuses appellations de Layer Section car vous devez déjà avoir vu, lu et entendu maintes et maintes fois les explications des experts ès shooting games (ou «shmups» pour les intimes). Layer Section 2 n'est rien d'autre que sa suite, point. Sorti un peu moins d'un an après la version playstation, en décembre 1997 si mes souvenirs sont bons, ce 2ème opus «saturnien» a subit au passage quelques liftings.
Mais rappelons tout d'abord le fonctionnement du jeu. Deux modes de jeux s'offrent à vous : «normal mode» et «attack mode». Le second permet de s'entraîner sur n'importe quel stage (sauf le 8ème qui correspond au dernier boss) à condition que vous les ayez terminés au préalable dans le mode normal. Ensuite vient le choix entre 3 vaisseaux nommés R-GRAY 1, R-GRAY 2 et un prototype R-GRAY 0 qui ont évidemment des caractéristiques bien distinctes. Le tir principal de chacun diffère visuellement mais la capacité d'évolution est la même avec 7 niveaux de puissance. Là où ils se différencient sensiblement c'est au niveau du «lock-on». L'un propose de pouvoir en stocker jusque 16 (le R-GRAY 2) et de multiplier les points par 256 (si on a récolté assez d'items pour effectuer 16 locks) à chaque «hyper laser» réalisé, tandis que les 2 autres saturent à 8 mais les points peuvent être multipliés par respectivement 128 pour le 1er (R-GRAY 1) et 512 pour le 2nd mais ce dernier est un peu à part.
Alors qu'est-ce que le «hyper laser» ? Lorsque vous concentrez le maximum de locks que vous pouvez faire sur une seule et même partie d'un boss (rares sont les ennemis autres que les boss permettant de concentrer tous ses locks dessus avant leur destruction), une espèce de grosse explosion, et ce qui ressemble plus à un trou noir pour le R-GRAY 2 (dixit la notice) se produit : c'est le «hyper laser». Coup bien puissant mais pas évident à mettre en place du fait que les boss sont loin d'être statiques et que ceux-ci sont souvent accompagnés d'effets de caméra en tout genre assez déstabilisants. Le R-GRAY 1 peut donc sembler désavantagé par rapport aux 2 autres mais il n'en est rien, car il a l'avantage de pouvoir réaliser son plus puissant «hyper laser» (quand il peut faire 8 locks donc) plus rapidement. Quant au prototype, il ne peut tout simplement pas créer de «hyper laser» et ne possède pas d'attaque spéciale (qui fait office de mega bombe), ce qui fait de lui un vaisseau réservé aux plus adroits des joueurs, soucieux de réaliser de gros scores.
Précisons que l'utilisation de l'attaque spéciale nécessite que la jauge bleue en haut à gauche de l'écran soit pleine, celle-ci se remplissant d'elle-même très, très lentement après qu'elle ait été lancée.
A la lecture de tout ceci, difficile de ne pas penser que Layer Section 2ème du nom n'est pas intéressant. Et d'ailleurs, c'est effectivement un très bon shmup, excellent même. Cependant, pour ceux qui ont goûté à la version arcade ou playstation, ils risquent d'être un tantinet déçus. On connaît tous les faiblesses de la console en matière de 3D et ça se vérifie, une fois n'est pas coutume diront les plus médisants, avec le titre de Taito. Loin d'être ratée, cette version Saturn reste en deçà des versions précitées à tout point de vue : 3D légèrement plus grossière, ralentissements plus nombreux, bruitages et digits très peu convaincants et largement inférieurs (le gros point faible selon moi), et surtout effets de transparences disparus ! J'en profite donc pour passer un coup de gueule (un peu tard certes) contre tous ces développeurs qui ne savent pas ou ont la flemme de programmer de VRAIES transparences sur cette console. Sûr que ce n'est qu'un détail, mais la grande force de ce Layer Section résidait avant tout dans sa réalisation surprenante pour l'époque, avec ses grosses explosions visuellement impressionnantes, usant et abusant de moult effets visuels (transparences, mouvements de caméra ... etc.) Hors la présence de ces pseudo transparences a pour résultat de rendre le jeu encore plus confus qu'il ne l'était déjà (un des «petits» points faibles du jeu original). Néanmoins, cette version Saturn reste extrêmement réussie, surtout au niveau de la 3D et apporte avec elle quelques nouveautés: cinématiques réussies entre les stages (qu'on peut zapper), une animation un chouia plus rapide et un vaisseau supplémentaire (le prototype). Les défauts eux restent les mêmes à savoir un vaisseau un peu lent (sic) et une action pas très lisible au fond de l'écran.
En conclusion, Layer Section 2 est toujours aussi bon mais un peu moins attrayant ; ses ambiances visuelles et sonores ayant perdu de leur puissance lors de la conversion vers la console de SEGA. Un superbe shmup, très agréable à jouer malgré celat, et que tout fan du style saura apprécier à sa juste valeur. Un «presque» indispensable sur Saturn.