Test écrit par Murazame
Après s'être forgé une excellente réputation auprès des adeptes de la Megadrive 32X (et dans une moindre mesure, des vieux fans de la Game Gear), le très sympathique Tempo débarque sur Saturn en 1998 pour faire fortune et mettre fin à sa carrière de mendiant, toujours en compagnie de la charmante Caty, vendeuse d'allumettes tout aussi fauchée que lui.
Scénario cocasse en effet, car la musique ne tient qu'un (grand) rôle décoratif. Le but ici consiste en fait à récolter un maximum d'objets en tout genre (peluches, figurines, jouets, etc), lesquels seront provisoirement et fièrement exposés sur l'armoire de leur chambre... pour finalement être expertisés (!) en fin de jeu, histoire de savoir si l'avenir de Tempo et sa copine s'annonce tout aussi radieux que l'univers dans lequel ils se meuvent.
J'imagine déjà les tronches bouffies d'irritation que vont tirer à la lecture de la trame tous les détracteurs (à raison) du matérialisme, luttant corps et âme contre ce véritable fléau gangrenant un peu plus chaque jour cette infâme société japonaise occidentale, Ô mon Dieu! Ô... euh mais, hormis ce léger détail (sic), pas de quoi fouetter mémé avec des orties non plus.
En même temps, avec un graphisme aussi rondouillard et coloré de la sorte, dessiné dans un style qui rappelle un peu les cartoons occidentaux justement, difficile d'y voir, même avec la plus mauvaise des volontés, un quelconque message “capitalisto-subliminal”. Véritable délice pour les yeux, l'ensemble évoque d'ailleurs plutôt un théatre enchaînant des saynètes plus décalées les unes que les autres, puisant son inspiration dans les piliers du genre d'autrefois comme PC Kid, Battle Toad et surtout Earthworm Jim, dont le papa de Super Tempo a avoué être un inconditionnel.
Quelques pièges à contourner de-ci de-là; des ennemis épars et parfois agressifs (certains vous courent après) qu'il convient d'“embuller” avant de piétiner (ou de carboniser avec Caty) pour s'en défaire; pas de trous abyssaux à enjamber avec des sauts lunaires millimétrés... avouons-le, le périple n'est effectivement ni bien long, ni très casse-gueule mais pour sûr original, divertissant et plein d'humour.
D'autant plus poilant que les épreuves se renouvellent toujours sans jamais s'éterniser, réclamant tour à tour de l'adresse (pas trop), de la mémoire, des réflexes (je pense aux 3 mini-jeux du game center notamment qui, pour l'anecdote malheureuse, devait à l'origine en contenir 7), et même quelques connaissances ès musique si vous ne voulez pas voir votre roulotte être aspirée par un trou noir planqué entre 2 pizzas cosmiques géantes! On passe allègrement d'une phase classique à du shoot'em up, d'une petite phase d'aventure à de la castagne. Oui les développeurs se sont lachés pour cet ultime épisode, même si ils ont confessé avoir dû abandonner un paquet d'idées, ce qui est assez étonnant vu le contenu déjà bien touffu.
Le duel complètement absurde du premier boss ou encore la transformation du petit vert aux cheveux d'or en “Muscle Tempo”, scène choc où des vaches tombent du ciel en copulant sur fond de paysage savoyard et la musique tyrolienne qui va avec, sont à ce titre symptomatique de ce qui attend le joueur tout au long de l'aventure.
On est donc loin du jeu de plateforme conventionnel, ce qui ne réjouiera peut-être pas trop les puristes qui lui reprocheront de survoler un peu tous les genres, occasionnant de fait un gameplay dépourvu de profondeur. Une critique qu'on ne peut qu'acquiescer d'ailleurs, car à trop vouloir mélanger les bulles, les notes de musique, les zombis, les jouets, les robots et tout plein d'autres délires, le jeu perd en précision ce qu'il gagne en variété.
Super beau et rigolo, Super Tempo devrait cependant ravir les petits, les filles, les grands... et les fous!
ANIMATION :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
STORY :