Test écrit par Murazame
Faisant suite à un remake du 1er (Yottsu no Fûin) et 2ème chapitres (A-ku Ô no Ensei) d'une longue série en contenant 8 sur PC, tous deux fusionnés pour l'occasion en un seul jeu sous le titre de Farland Story FX pour le PC-FX (la console 32bits de NEC), Habô no Maï (adapté aussi sur Super Famicom sour le titre de Farland Story 2) n'en est pas moins juste un spin-off qui n'entre pas directement dans la trame principale.
Pour en rajouter une couche, signalons d'ailleurs la présence de ce remake FX sur Playcaca et Super Famicom également, sobrement et illogiquement (?) intitulé Yottsu no Fûin. On ne mentionnera pas les Farland Odyssey et autres, cela ne nous concernant pas.
Une enquête compliquée qui m'aura finalement coûté plus de temps que de finir le jeu lui-même dites donc... .
Ordo ab chao.
L'empereur Nereido du royaume Valdes n'a pas été gâté dans sa vie luxuriante. Traumatisé par la mort de ses parents alors qu'il était encore dans la fleur de l'âge, il a ensuite du faire le deuil de sa femme au beau milieu d'une guerre contre Felsaria qu'il n'a pas gagnée. Barbu et gâteux maintenant, avec à sa charge deux prétendants au trône, son ambition d'unifier le monde dans la joie et l'allégresse est néanmoins toujours intacte.
Dommage pour lui que son sinistre ministre (pléonasme?) Gibogera (prononcez "guiboguela") ne voit pas les choses de la même manière... .
Pas de panique! Un rapide passage par la case "lavage de cerveau" et voilà Sa Majesté branchée sur la même longueur d'onde maléfique, prêt à brader la vie de ses progénitures et surtout bien décidé à sacrifier la jeune et jolie (2 adjectifs récurrents, au féminin, dans les jeux japonais) Sarina qui cache entre ses en son sein un terrible pouvoir, celui de la "Habô no Maï"; soit la "danse de la destruction".
Transmise de génération en génération, elle permet aussi bien de charmer n'importe quel garcon difficile avec un taux de réussite parfait, que de raser le monde pour en reconstruire un si jamais celui-ci venait à perdre son équilibre.
Avec un nom à consonance très "slimesque" aussi, l'empereur maudit n'avait qu'à se méfier avant d'engager ce disgracieux personnage.
Far from complexity.
A l'image du prologue qui ne s'embarasse pas de mises en scènes compliquées, Farland Story ne vous donnera pas la migraine, puisqu'il fait dans le "light + ultra". Faisons donc de même et passons en revue rapidement ce qu'on y trouve.
On a ici affaire au classique système joueur d'abord, CPU ensuite, avec une contre-attaque (malheureusement) automatique pour chaque coup porté.
L'équipement est réduit au minimum vital, à savoir une arme et quelques items, aucune entracte "shopping" ou de pause déjeuner au bled local ne sont prévues entre 2 chapitres, et encore moins de libations à la taverne. Les emplettes se font ici directement sur le champ de bataille en déposant le perso concerné sur une boutique, qu'on trouve généralement dans les recoins (souvent reculés) des grandes cartes.
Une tâche un brin fastidieuse dès lors qu'il s'agit de renouveler l'artillerie de toute la troupe, qu'il vaudra mieux assigner à une poignée d'hommes pour en faire la distribution ensuite; même si là encore, on est obligé de les mettre côte à côte pour pouvoir effectuer l'échange... un par un!
Hormis cette fichue incommodité, l'absence de gros loadings et de menus à tiroirs en fait un jeu plutôt agréable à jouer (surtout à la souris, recommandée), d'autant plus que les animations quand une attaque est lancée sont également désactivables. Mignonettes et surprenantes la 1ère fois (persos SD modélisés en 3D mais rendus en 2D), ces dernières manquent néanmoins singulièrement de variété, pour la simple et bonne raison que les persos ne sont pas dotés d'une panoplie de pouvoirs très conséquente.
Enfin pour les fainéants dans votre genre, notons qu'il est possible de faire déplacer son armée en un seul bloc (toujours en direction du héros) via une fonction ("rassembler") plutot inédite pour ma part; tout comme celle qui permet d'engager des unités spéciales supplémentaires (creuseur de trachées, poseur de pièges, etc.) qui vous accompagneront jusqu'à ce qu'ils trépassent au combat, ou que vous décidez de ne plus avoir besoin de leur service.
Un monde magique sans MP.
Cela peut sembler anodin, mais occire les ignobles sbires et autres viles créatures à notre poursuite à coups de "spark lv3" ou de "fire lv5" fait partie des petits plaisirs indispensables à tout bon rpg qui se respecte. Alors certes, si visuellement parlant, de la foudre sort bel et bien du bout des doigts longs et crochus des mages et malgré la présence de rares invocations, techniquement parlant, il n'y a pas de MP. Le "lv up" n'apporte donc rien qui puisse aviver l'excitation ressentie habituellement lorsqu'on s'adonne à ce genre de jeu. Frustrant.
Quant aux guerriers qui ne maîtrisent pas les formules enchantées, certains d'entre eux disposent d'une attaque spéciale accessible selon certaines conditions, mais cela reste dérisoire. Par exemple Klaus le pote canidé, peut se mettre en furie tant que ses HP sont au max; tandis que Valakana, le copain Malin, lui pousse des cornes et des dents longues dès lors qu'il a moitié moins de vie.
Mais à quoi bon? puisque les magiciens sont ultra puissants et le jeu très facile jusqu'aux derniers chapitres où soudainement, les ennemis se souviennent qu'ils sont petits (à l'écran) mais costauds.
Deux D hiDeux couleurs?
Je plaisantais, détendez-vous (cJoypad).
Le nom du jeu est en fait révélateur: far, loin... loin d'être laid et ennuyeux oui, mais loin d'être mirifique et captivant aussi.
"Sprite", "2D", "sprites 2D", nostalgie, carambar... de loin je vois vos yeux de "rétro-fan" brillés de milles feux, mais cela n'excuse pas tout, et notamment le graphisme légèrement baveux qui fait que l'on a tendance parfois à confondre un ennemi avec un tonneau, et vice versa. On fera l'impasse sur les quelques bugs (certains ennemis ont eu le culot de découvrir l'invisibilité avant l'armée US!), l'absence de voix et de DA au profit des petites touches poétiques comme la neige qui tombe ou encore le vent qui soufflent les nuages, le tout bercé par des musiques de bon aloi (celles des chapitres 13, 15 et 24 si ma mémoire est intacte, sont vraiment chouettes).
Fadland story?
Verdict?
Que vous soyez blasés des gros rpgs modernes qui font des bides ou plus simplement nostalgiques des "petits rpgs d'antan" qui ne cassaient pas des briques, il se peut que vous tombiez sous le charme de Farland Story au premier contact. Cependant l'aventure ici manque un peu trop d'épices et de rencontres exotiques pour espérer satisfaire les nouveaux ou même combler les vieux routards. A réserver aux jeunes néophytes qui veulent se faire déflorer en douceur.
Pour finir, voici 2 liens, toujours dans la langue de Yu Suzuki, l'un sur les Farland Story & Saga, et l'autre plus general, qui englobe tout sur le monde de Farland.