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French Review

Shining the Holy Ark Review for Sega Saturn


Test écrit par Murazame


Shining The Holy Ark est le commencement d'une nouvelle histoire et d'un nouveau monde pour la série. Reprenant la vue à la première personne adoptée auparavant avec Shining and the Darkness (Megadrive) mais délestant son aspect dungeon, ce nouveau volet se veut plus sombre et mature aussi, d'après les dires de son géniteur.


Voilà 50 ans que le royaume d'Enrich du continent Palmékia (seul ce nom étant commun à Shining the Holy Ark et ses aînés Shining Force II et Shining Wisdom) n'avait pas été témoin d'une éclipse solaire. C'est ce même jour que choisit le Créateur pour envoyer une arche avec à son bord 3 esprits, comme Il l'avait déjà fait maintes fois par le passé, en direction d'un temple situé au coeur de la God Mountain, vestige d'une civilisation antique, lorsqu'elle fut attaquée par 3 “énigmatiques” silhouettes. La chute de l'arche provoqua un éboulement dans la mine de Desire, ce qui faillit coûter la vie à Rodie et ses poursuivants Arthur, Forte et Melody, tous 3 envoyés en mission par la nouvelle conseillère du roi, l'inquiétante sorcière Lilicks. Profitant de l'occasion, des esprits maléfiques tentèrent de prendre possession de leur corps, mais furent arrêtés par Forte, usant de ses dernières forces pour finalement succombé lui-même.
Remis sur pieds non sans quelques sequelles, grâce aux esprits qui fusionnèrent avec chacun d'eux, les 3 autres rescapés décidèrent donc de s'unifier pour aller délivrer Forte dans un premier temps, et par la suite tirer au clair toute cette histoire.


La lumière au bout des tunnels.

Preuve, si jamais besoin était, que Shining the Holy Ark est bien le fruit d'un projet plus ambitieux pour l'équipe de Camelot, en comparaison surtout avec le tristounet Shining Wisdom, tient d'abord au fait que le sieur Takahashi exigea la venue d'un ingénieur américain de chez feu SGI (Silicon Graphics), afin de les aider dans la conception d'un monde cette fois tout en 3D (voir l'interview dans le Saturn Magazine vol.18 de 1996).

Conséquence directe ou non, son univers est ainsi loin de se cantonner à de simples grottes rocheuses unicolores, même si les lieux visités restent pour la plupart des environnements clos, présentant chacun une teinte dominante et offrant rarement une fenêtre sur l'extérieur. On visite donc des mines, des sanctuaires, des forêts et une maison hantées, aux atmosphères tantôt mystérieuses ou oppressantes qui contrastent bien avec le ciel d'azur de la capitale Enrich et des quelques bourgades, pas bien nombreuses il est vrai. Une carte exiguë certes, mais un “défaut” largement compensé par le profond sentiment d'exploration procuré par les donjons, vastes labyrinthes fort bien élaborés, jamais rédhibitoires et complexes juste ce qu'il faut, malgré une difficulté qui pourra sembler un peu retorse parfois, lors du premier run tout du moins.

Qui en tout cas ne se souvient pas avec émoi de la configuration réversible du temple austral et son énigme pour algébristes avertis? De l'imposante statue de bronze en tant que gardien du sombre manoir? Ou encore l'ascension de la tour de l'illusion? Une ambiance fantastique qui doit beaucoup aux magistrales compositions du désormais très célèbre Sakuraba Motoï, que nombre de SEGA fans ont découvert par l'intermédiaire de cet épisode des Shining, et qui oeuvrera aussi sur Shining Force III pour toujours plus de splendeur!


Un jeu “pixylisé”.

Shining oblige justement, on retrouve pas mal d'éléments typiques de la série comme les petits anges des magies curatives, le mythril pour se confectionner des armes rares autrement introuvables, l'ergonomie des menus à base d'icônes ou encore les coups critiques qui se déclenchent aléatoirement (leur fréquence dépendant du niveau de “kiwame/critical”) mais prennent la forme ici de plusieurs attaques spéciales par perso, aussi efficaces en termes de combat que jouissives visuellement.
La promotion se fait toujours une fois le niveau 20 franchi et est obligatoire pour ne pas plafonner à 40, et apprendre de nouveaux sortilèges. Ceux qui sont assez fous pour tenter le level 99, seront d'ailleurs bien avisés de patienter jusqu'à 40 avant de monter en grade, et ce afin d'obtenir des aptitudes gonflées à bloc, plus élevées encore qu'en effectuant le changement de classe dès la barre du niveau 20 atteint. Autrement, on peut courir, “straffer” et jeter un coup d'oeil à l'horizontal (bouton X) et à la verticale (Y), ou de manière beaucoup plus libre avec le pad analogique (en maintenant B).
Mais la grande nouveauté de cet opus, c'est la venue du petit peuple: pixy, fairy, succubus, incubus et leprechaun. Cinq espèces pour un total de 50 petits êtres cachés un peu partout, incitant le joueur à vérifier toutes les jarres, tous les coins et pans de mur suspects! Il suffit ensuite de les invoquer avec le bon timing, via le bouton C, dès lors qu'un monstre déboule, en ayant pris soin au préalable de sélectionner le bon spécimen selon la direction d'où provient l'ennemi (pixy/face, fairy/haut, succubus/gauche, incubus/droite et leprechaun/bas), afin de lui infliger non seulement des blessures, mais de lui soutirer quelques pièces d'or et des XP supplémentaires aussi.

Un système de jeu qui offre une transition fluide avec les combats, contrairement aux autres rpg où on les vit plus souvent comme des coupures publicitaires, et une quête originale quoiqu'un peu laborieuse qui permet d'obtenir, une fois complétée, la pixy bell, un objet magique pour les invoquer tous (simultanément)!


The Holy Ark et la Sainte Trinité: scoops, rumors and spoilers! (source: Shining Force III Official Setting Documents Collection).

Prétendu plus mature, Shining the Holy Ark cherche en fait à échapper à certains clichés manichéens en y introduisant des personnages moins lissés, aussi bien d'un côté que de l'autre.
Panther pour commencer, soit le grand méchant du jeu, est un ninja fugitif ayant grandi dans le village de Rodie (et Akane) mais ayant du sang de Hydur (Vandal dans la version occidentale) qui coule dans ses veines; une race millénaire qui dominait fut un temps les terres de Palmékia. Une rumeur veut même qu'il soit le fruit d'une relation entre Galm, le plus puissant représentant des Hydur encore en vie, et une humaine, laquelle aurait rendu son dernier souffle après l'avoir mis au monde. En s'associant, Panther et Lilicks, elle aussi une Hydur impure, ont l'intention de rendre le prestige perdu de ses ancêtres; un projet qui n'intéresse ni Galm cependant, ni Elize, pourtant soeur cadette de Lilicks.
Un camp ennemi pas vraiment soudé donc, Galm ayant un dessein autrement plus grand qui, une fois révélé en toute fin de jeu, expliquera les quelques coups de mains donnés à Arthur et sa clique durant leur périple. Elize quant à elle, soutiendra certes sa soeur mais au gré de ses humeurs et avec bien peu de bonne volonté. Deux protagonistes qu'on retrouvera d'ailleurs (non sans émotion si on est fanboy) dans la trilogie.
En face, nos héros ne sont pas mieux logés avec Melody et Forte, un brin dédaigneux envers leur nouveau compagnon de route, Arthur, qui leur a été imposé. Un mercenaire de renom mais impitoyable et n'obéissant qu'à la seule loi du plus offrant. Dommage cependant que ce trait de caractère n'ait pas été développé, tout comme l'éventuelle relation houleuse du trio, l'évènement de la mine de Desire faisant de suite table rase de tout cela, suite à une perte partielle de leur mémoire.

Rétrospectivement, le scénario n'en reste pas moins intéressant dans la mesure ou il pose les bases de Shining Force III (soit le meilleur jeu de l'univers d'après tous les Écrits saints et les sains d'esprit).


Mais Shining the Holy Ark vaut bien sûr toutes les louanges que vous avez pu lire ou entendre sur lui (combats frénétiques, musiques électrisantes, rendu graphique globalement superbe, replay value surprenante, monsters'design singulier, etc) en dépit de quelques resucées graphiques de-ci de-là, un râle d'agonie identique pour toutes les créatures, un monsters'design particulier (sic!) et plus grave surtout, un frame rate aux fraises, très souvent. Comme entouré d'une aura quasi mystique, dégageant une ambiance phénoménale, quiconque l'ayant fini à l'époque se surprendra à écraser une larme en y rejouant après tant d'années. Quant aux nouveaux venus, on leur conseillera de ne pas se laisser démotiver par l'accueil peu chaleureux en effet, que constitue le début dans la mine de Desire.
Très typé SEGA, Shining the Holy Ark est aussi l'un des jeux les plus emblématiques de la Saturn. Assurément donc un indispensable!


EXCELLENT: 9/10-> 94%


TECHNICAL :
Satakore Review Rating - 8 / 10
GAMEPLAY :
Satakore Review Rating - 8 / 10
GRAPHICS :
Satakore Review Rating - 8 / 10
SOUND :
Satakore Review Rating - 9 / 10
STORY :
Satakore Review Rating - 7 / 10






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