Test écrit par Murazame
Le lecteur assidu de satakore connaît bien le refrain maintenant et sait que, s'il y a de grandes chances qu'un rpg un peu vieillot ait des origines NEC, un eroge comme on les appelle dans le milieu, provient dans la majorité des cas de l'univers extraverti du PC japonais. Ojôsama wo Nerae!! ne fait pas figure d'exception, et l'année séparant l'édition Saturn de la mouture PC devrait correspondre grosso modo au temps nécessaire qu'il phallus à la retouche des écrans jugés un peu trop roses, d'après les normes en vigueur chez maître SEGA.
Pour tout public... averti
Dernier jour avant les vacances d'été, à la sortie des cours, Yamamura Kenji, lycéen de troisième année, a le coup de foudre pour Saitôin Mitsuki, après avoir tenté de la sauver d'une agression par deux voyous extérieurs au bahut. Sans tarder, il lui fit aussitôt une déclaration d'amour mais, en méprisant les sentiments qu'elle confessa déjà porter envers un ami d'enfance perdu, se prit un râteau. Remis sur pied par Etsuko, l'infirmière taquine, coquine et très intime avec lui, Kenji va devoir faire preuve de beaucoup d'abnégation pour faire sienne Mitsuki car, comme toute fille de bonne famille qui se respecte, elle n'est pas très accessible au grand public.
Membre de la section football pendant ses deux premières années, Kenji était plutôt doué. En se lançant corps (et âme) dans l'étude des matières de prédilection de Mitsuki, dans l'espoir de la côtoyer, il va vite se rendre compte qu'il avait la cote auprès de la gente féminine dont il ne se souciait guère encore. Tour à tour aidé par Konomi pour les études, coaché par Marina au club de natation et assistée par Aoki en arts plastiques (l'ordre dépend de vous), simple hasard ou généreux destin, ces jolies filles vont lui confier avoir eu à l'époque une attirance pour lui. Comble de l'improbabilité, elles ont actuellement toutes un trou, sentimental, à combler.
Psychologie des personnages (défense de rire)
Alors là, attention ! On range sa logique au vestiaire et on enfile son slip de bain pour aller nager en plein délire, car pour espérer retrouver Mitsuki, le joueur (Kenji) se doit de succomber aux charmes des trois autres... mais pas trop.
Les offenser par manque de tact, c'est direct le game over. Succomber par les sentiments, c'est faire une croix sur le vrai bonheur (celui avec Mitsuki) et jouir d'une fin clairement mitigée avec un Kenji qui, cachant tant bien que mal son amertume, s'autopersuade d'avoir fait le bon choix. Susceptibles, frustrées sans doute mais en même temps incroyablement compréhensives, elles ne le blâmeront pas en effet d'avoir la prestigieuse Mitsuki dans son coeur, et se contenteront même juste volontiers d'un petit moment de faiblesse, plus humide que larmoyant, comme souvenir de “sentiments réciproques” furtivement partagés.
Puis une fois ces “dures” épreuves accomplies, l'histoire prend soudainnement une tournure de thriller érotique que rien ne laissait vraiment présager, sauf la disparition de nos radars de Mitsuki depuis ce fameux jour. Profitant de l'absence du mari, la maîtresse de maison l'aurait séquestrée, pour une vague histoire mêlant héritage et jalousie. Épaulé par Etsuko toujours, et avec l'aide de la servante qui les en a informés, Kenji s'introduit dans la grande demeure pour aller sauver l'élue de son coeur. Il fait nuit, les chiens sont gris (et montent la garde) et la maîtresse (paraît-il impitoyable) est en chemise de nuit.
Un jeu d'auteur acteurs ambigu
Gracieusement épurée dans l'optique de toucher une plus large audience, la censure de cette version console n'en reste pas moins paradoxale avec d'une part, l'emploi de véritables actrices porno pour les doublages et, de l'autre, une campagne publicitaire qui n'hésitait pas à s'en vanter. Un choix discutable par ailleurs, non pas suite à la disparition inévitable des scènes hard, qui demeurent malgré tout explicites et très osées eu égard aux standards de la Saturn, mais à l'accentuation des dialogues par ces dames, sans nul doute très professionnelles dans leur domaine, frôlant pourtant ici l'amateurisme. Et puis, une histoire blindée d'absurdités n'aurait pas tant posé problème, si la mise en scène de ce qui apparaît comme étant les propres phantasmes sexuels de l'auteur, ne laissait pas cet arrière-goût embarrassant d'avoir été le gâteau, et non pas juste la cerise sur le dessus.
Un spoil évident au tout début du jeu, une tournure scénaristique invraisemblable et une censure qui semble ne pas s'être limitée à recadrer les séquences impudiques seulement (où est donc passé le chapitre révélant la relation S&M qu'entret-iennent ?-enaient Etsuko et la servante ?) ; un doublage maladroit aussi et un vilain bug récurrent lors d'une conversation avec Konomi (brusquement téléportée dans un lieu hors contexte), sont autant d'aberrations qui auraient dû porter un coup fatal au titre de Crystal Vision.
Pourtant, du moins si l'on ne prend pas ce genre trop au sérieux, il faut avouer qu'on se poile bien ici, Ojôsama wo Nerae! offrant sur un plateau ce que le joueur de notre votre espèce est venu cherché, après tout. Et pour le coup, la gallerie d'images “émouvantes” à compléter, vaut bien la peine de se mettre dans la peau de Kenji !
AVERAGE : 5/10 -> 54%
TECHNICAL :
(GAMEPLAY) :
GRAPHICS :
SOUND :
STORY :