Test écrit par Murazame
Très courageux voir un peu cinglé, Jaleco avait retroussé ses manches pour tenter de contrer la venue du célèbre Gran Turismo sur playstation en nous concoctant une “simulation” elle aussi à base de grosses voitures “Grand Tourisme”.
Pas suicidaire pour autant, le choix fut fait d'une confrontation indirecte et c'est donc tout logiquement la Saturn qui accueilla leur nouveau bébé.
GT 24, c'est 3 modes de jeu, 3 circuits (+ leur version “miroir”) et 6 bolides auxquels on pourra en rajouter 3 autres cachés, un peu comme au bon vieux temps de Daytona USA... mais en 1998. Voilà qui ne présage rien de bon quant à l'ambition du titre.
Malheureusement, cette impression se confirme une fois en piste : dans une fluidité toute relative, les sons moyens résonnent dans des décors au graphisme très pixellisé, eux-mêmes rongés par le très gros clipping. N'espèrez pas non plus atteindre le nirvana aux commandes d'une des voitures, l'absence ne serait-ce que d'un semblant de moteur physique se fait cruellement sentir. Les dérapages sont donc plus dangereux qu'utiles, un freinage tardif en pleine courbe ne vous fera pas glisser et les collisions sont tout bonnement catastrophiques.
Reste une impression de vitesse convenable sans ralentissement et une des 2 vues seulement jouable ; la seconde vue de derrière la voiture qui bascule en vue de trois-quarts dans les virages ne rend pas la conduite (facile au demeurant) bien confortable.
Passons le time attack et le grandprix (Gp) qui n'est qu'un mode arcade déguisé, pour nous intéresser au coeur du jeu : la course de 24h. L'objectif est le même qu'en Gp, à savoir terminer la course sur le podium, mais en 24 heures donc (en réalité 12, 24 ou 48 minutes réelles, au choix dans les options). Aussi, en plus d'une barre indiquant l'état de la voiture, il faudra également garder un oeil sur le niveau d'essence restant (ce dernier élément étant absent du Gp). Les passages au stand seront donc l'occasion de faire le plein, réparer les dégâts mais aussi de passer le relais au second joueur si jamais vous commenciez à roupiller. C'est effectivement la seule façon (originale dans le cas où vous jouez vraiment le jeu en activant bien la deuxième manette) de jouer à 2, pour un mode finalement assez enivrant plaisant. La voiture qui fume et perd de la vitesse quand elle est bien amochée, les nombreux abandons du CPU, le cycle jour/nuit (le changement graphique est brutal mais bon, il a le mérite d'être là) sont autant de détails qui renforcent le petit côté simulation de ce soft, ne nous trompons pas, résolument arcade.
Mettons les points sur les “i”, à quelques exceptions près, s'adonner à un jeu de course sur Saturn peut sembler tenir du fanatisme ou du religieux, mais la Saturn n'est pas le parent pauvre du racing game pour autant. La faiblesse du nombre et surtout de la qualité des jeux du genre est simplement due au fait que SEGA avec Sega Rally Championship avait mis tout le monde d'accord un peu trop tôt :) . Maintenant, 15 années s'étant écoulées depuis sa sortie, il est probable que la lassitude ait commencé à poindre chez certains de nos disciples (ce n'est qu'une rumeur et dans tous les cas un phénomène encore marginal :) ) qui voudront par conséquent s'essayer à un autre titre.
Un jeu distrayant le temps de quelques parties pour les extrémistes donc, mais qui aurait tout de même mérité un plus gros effort de finition sur la partie technique, et un truc inutile voir immonde pour les autres qui retourneront sur Forza Motor Sport.
ANIMATION :
GAMEPLAY :
GRAPHICS :
SOUND :
(STORY) :