Test écrit par Murazame
Master of Monsters est une longue lignée de wargames à la sauce heroic fantasy débutée sur PC, puis adaptée un peu partout, notamment sur Megadrive ou encore sur playstation (cette dernière ayant d'ailleurs bénéficié d'une version PAL).
Un jeu très peu textuel, et par conséquent largement accessible malgré ses grands airs d'intello.
Une difficulté monstre.
Au commencement, on sélectionne son avatar parmi le shadow master, le warlock, la fortuner, le justice, la summoner et le necromancer (admirez au passage l'effort de traduction!). Hormis l'évidente différence d'apparence, chacun se distingue surtout par ses points forts et ses faiblesses. De fait, une même bataille s'avèrera plus ou moins périlleuse selon son choix.
Le premier élément intéressant est l'influence du jour et de la nuit selon la classe à laquelle appartient le personnage : chaos, neutral et law.
Inutile d'attirer à nouveau l'attention sur le remarquable travail de traduction et notez qu'en résumé, seul le neutral ne présente pas de caractère lunatique dû au changement temporel.
Sous ses allures de jeu complexe réservé à une élite, le déroulement du jeu est en réalité plutôt simple mais extrêmement long.
On commence tout d'abord par bâtir une armée en invoquant des créatures, grâce aux points de domination en sa possession. Ces derniers se régénèrent à chaque round, tout comme les HP et les MP, si votre leader est placé sur une des nombreuses tours, forteresses ou autres numerous castles qui habillent la carte, et augmentent en quantité au fur et à mesure que vous capturez ces divers bâtiments indispensables à la victoire.
L'objectif quant à lui est le même quelque soit la carte : terrasser le généralissime adverse.
Pour ce faire, il va falloir lutter très dur! Intrinsèquement difficile avec un CPU coriace et agressif, la difficulty balance se trouve malheureusement altérée par un système de réussite basé sur un pourcentage. Et le hic ici, c'est que les coups ratent beaucoup trop souvent, ruinant ainsi les trois quarts de nos manoeuvres de fin tacticien. L'unique roue de secours consistant alors à sauvegarder après chaque successful strike et recharger la partie dès qu'une attaque tombe à l'eau, on peut amplement tabler sur une journée complète pour espérer finir une, voir deux maps (avec un peu d'espoir, beaucoup de chance et une bonne dose d'acharnement à la fois).
Bien sûr, le jeu ne nous impose pas les 30 missions qu'il comporte au total, puisque le choix de l'itinéraire est offert après each victory, mais même via le chemin le plus court, soit moitié moins, vos vacances estivales dans leur totalité ne seront pas de trop pour en venir à bout.
La petite bête qui monte, qui monte... .
Mais revenons à nos moutons et notamment le changement de classe.
Survivez au pénible début où seuls s'affrontent de pauvres soldiers incapables, de misérables trolls qui brassent du vent, gourdin de bois à la main, d'amazons apeurées en petite culotte et des magicians de cartes ; et vous serez alors en mesure de savourer le commandement de divers dragons surpuissants (Tiamat, Death Dragon, King Dragon, etc), de chevaliers aguerris (Dragon Slayer, Paladin, etc), de guerriers légendaires (Samurai, Valkyrie, etc) et autres redoutables Sphinx, Succubus and Great Demon!
Chaque monstre possède une panoplie pouvant contenir jusqu'à trois attaques : à bout portant, à distance et un sort magique. Il est donc possible d'infliger une contre-attaque à un archer par exemple, si la créature agressée est dotée d'une technique à distance.
Enfin, il faudra en prendre bien soin, car la pauvre bête qui succombe sur le champ de bataille sera définitivement perdue, à l'instar de Tactics Ogre ou des Fire Emblem. Un principe souvent critiqué mais que je considère à titre personnel comme un énorme plus qui oblige à bien penser avant d'agir, poussant la stratégie à son paroxysme.
Inutile de s'étendre sur l'aspect physique du soft du jour pour la simple et bonne raison qu'en tant que bon wargame qui se respecte, yes Master of Monsters n'est pas bien beau (ni spécialement laid du reste, mais il est dommage que les décors n'aient pas bénéficié d'une attention particulière, ne serait-ce qu'en variété de paysages), yes ça bouge peu, c'est assez lent et que no les musiques ne font définitivement pas dans la grandiloquence mais plutôt dans l'ambiance d'un bar jazzy.
Le contenu satisfera les plus exigeants puisque, outre la quête du scénario principal, Master of Monsters est non seulement nanti d'un map mode qui consiste en une bataille unique sur une des nombreuses cartes saugrenues concoctées par les développeurs (l'une prenant la forme du logo de la Sega Saturn, une autre dessinant un visage féminin, etc), mais également d'un edit mode pour en créer soi-même, et d'un versus mode qui permet à deux joueurs humains de s'affronter!
Un bon jeu nonetheless, à condition d'avoir un emploi du temps très léger, auquel on regrettera en dernier lieu l'inexcusable non traduction dans notre langue malgré la faible teneur en textes, preuve s'il en est de la paresse (hum) et de la frilosité dont faisaient part les éditeurs de l'époque, à l'égard de la Saturn.
ANIMATION :
(GAMEPLAY) :
GRAPHICS :
SOUND :
STORY :