Wangan Dead Heat Review for Sega Saturn

Wangan Dead Head

Auteur de Shutokô Battle '97, Genki avait déjà fait un tour de chauffe en 1995 avec Wangan Dead Heat, toujours de la course automobile improvisée et donc parfaitement illégale ; sans rapport avec le manga Wangan Midnight, pour ceux qui se poseraient la question. On aurait d'ailleurs tendance à le rapprocher un peu de Outrun, dont il mime le thème de la conduite en charmante compagnie, dans une version beaucoup moins exotique mais plus glamour sophistiquée.
Un truc réservé aux adultes (ir)responsables, où il faut emballer de jeunes nymphettes grâce à ses talents de pilote.


De base, Wangan Dead Heat contient trois voitures, cinq circuits et... dix modèles féminins, mais on note la présence d'un supplément à débloquer : les courses de nuit, un mode mirroir, deux coupés plus performants, un SUV, un camion et un hélicoptère qui ne vole pas. Côté modes de jeu, le bien nommé scénario constitue le plat principal, où on y enchaîne les courses au volant du bolide de son choix ses rêves, le but étant bien sûr de les emporter afin de gagner les faveurs de la fille de ses rêves son choix. On dispose aussi de l'indispensable time trial et d'un battle, où deux joueurs humains vont pouvoir s'affronter sur un même écran cindé horizontalement.
Seulement voilà, ce premier Wangan Dead Heat (car il y en aura un deuxième, puis un troisième...) n'est pas du genre à se laisser amadouer si facilement, comme en atteste l'examen de passage qu'est la première course ; la demoiselle étant soucieuse de savoir si vous méritez les honneurs de sa présence à vos côtés. Or si vous pensiez que le plus difficile avait sûrement était fait, quand il vous fut demander de choisir l'objet de vos fantasmes parmi ces dix standards de beauté d'une autre époque, vous vous trompiez.
Cette entrée en matière, dite la appeal course, est en effet une épreuve très spéciale, puisque la très coquette demoiselle ne se satisfera pas d'une place sur le podium (du moins systématiquement), mais exigera aussi de vous un style de conduite particulier : en dérapages pour l'une, rapide pour une autre, etc.

Autant vous dire que ce n'est pas gagné, tant il est difficile de les satisfaire, la faute tout d'abord à l'absence de détails concrets et d'un indicateur visuel aussi (une jauge qui se remplirait à chaque dérapage réussi, par exemple). Ensuite, une I.A. complètement débile, ou perfide au choix (attendez-vous à voir le CPU littéralement "straffer" devant vos yeux ébahis !), ne vient pas arranger les choses rendues suffisamment difficiles par notre voiture, qui rebondit abusivement contre les murs telle une boule de pinball. À sa sortie, le jeu de Genki tenait plutôt bien la route (sans jeu de mot :/), sans être ni vraiment beau ni très laid non plus. Le clipping est assez prononcé mais, tout comme il s'en vante au dos de son boîtier, l'animation est fluide et se paye même le luxe de tourner à 30 fps. Axée arcade, les sensations ne sont pas grisantes mais la prise en main est simple et agréable, quoiqu'un peu trop permissive sur les drifts qui, bien qu'ils adoptent une vue un tantinet déroutante (sans jeu de mot :/), permettent de négocier avec aisance les virages sans accroc, même déclenchés tardivement.
On est évidemment loin de la précision des titres SEGA ; du fun d'un Daytona USA ou de la souplesse d'un Sega Rally Championship, d'où la difficulté d'ailleurs à boucler les trois tours de piste sans touchette aucune avec le CPU.

Détail amusant : le changement de vue se fait comme dans Daytona USA, c'est à dire de manière coulante. La firme d'Haneda avait pourtant, semble-t-il, déposé un brevet, mais Genki n'a visiblement pas été rappelé à l'ordre ?!
Détail horripilant : la transition s'opère beaucoup trop lentement !


Enfin, on s'abstiendra de se gausser (du jeu d'acteur) des "top" modèles dans les Full Motion Videos d'un kitch à toute épreuve. Au départ chaud bouillant comme un moteur, la montée d'adrénaline et les saignements de nez se font davantage à l'idée de (ne jamais) voir la fille ôter quelques vêtements, que par les sensations guidon en main. On accroche un temps, puis on le range après des échecs répétés sur cette satanée course de séduction, maudissant ces minois ingrats pour lesquels on a tout de même volontairement débourser 400 jetons (400 yens aujourd'hui mais 400 francs cette année là, Madroms s'en souvient bien :/). Avant de passer à sa suite, éventuellement...


AVERAGE : 5/10 -> 54%


TECHNICAL :

GAMEPLAY :

GRAPHICS :

SOUND :

(STORY) :

Wangan Dead Head + Real Arrange

Alors que l'Occident allait accueillir Wangan Dead Heat, rebaptisé pour le coup Highway 2000, et dans lequel nos capricieux yeux bridés passaient la main à leurs collègues outre-Pacifique, un second épisode sous-titré +Real Arrange sortait au Japon, joint d'un deuxième CD contenant une vidéo bonus.

Conscient que son concept d'appeal course était mal foutu, Genki décida en effet de le modifier pour une nouvelle version qui n'est donc pas une suite, mais plutôt l'équivalent d'un patch correctif (vendu au prix fort). Il en profite aussi pour mettre au placard les dix spécimens qui nous faisaient de l'oeil, et s'offrir à la place le service de cinq nouvelles recrues. On perd plus en quantité qu'on ne gagne en qualité, même si la petite Ai justifie bien à elle seule le changement de line-up. Cette fois donc, si la appeal course est toujours au programme, les desiderata des filles ne sont plus la condition sine qua non pour espérer décrocher une lune de miel rêvée, ou juste une nuit dans un love hotel fantasmée. Il suffit simplement de terminer dans les trois premiers, leurs caprices n'étant plus un obstacle mais au contraire une bouée de sauvetage, dans le cas où on aurait lamentablement échoué au pied du podium. Pour le reste, c'est le même jeu qui porte toutefois bien son petit nom (+Real Arrange), car si on peut regretter que les vidéos, dorénavant tournées exclusivement en studio, ne tentent même plus de faire croire à du racolage en situation réelle, elles bénéficient de la compatibilité avec la carte MPEG pour un résultat optimal. Mais surtout, Genki a également corrigé l'effet boule de flipper de notre auto, et les contacts avec les adversaires ou les abords de la route sont dorénavant beaucoup moins pénalisants.

Vous rêviez d'un coup, c'est le niveau de difficulté qui en prend un (et c'est tant mieux), mais Wangan Dead Heat +Real Arrange reste un bon petit jeu de cageots caisses qui rate de peu l'entrée dans le haut du panier, faute de combler le manque de profondeur d'une conduite vite maîtrisée par un contenu plus conséquent.


ALMOST GOOD : 6/10 -> 63%


TECHNICAL :

GAMEPLAY :

GRAPHICS :

SOUND :

(STORY) :